DUNKERQUE: PATRIMOINE & URBANISME - Cyrille Misérolle-Velpry
  Petite histoire
 
     Parce que des histoires comme celle qui va suivre était une chose très commune à l'époque sur le dunkerquois, et que malgré la morosité de la chose, cela fait parti du patrimoine de notre ville, je me devait donc de faire le résumé de l'une d'entre elles.


Denis VERROL/ André FIANT
Un homme double pour un seul suicide


    En cette nuit du 8 au 9 septembre 1779, la rue de bourgogne à Dunkerque est agitée ; un homme vient d’être découvert mort en face du cabaret « la fontaine ».
   Il est deux heures du matin quand arrive sur les lieux François Robert VERHULST, docteur en médecine de l’université de Montpellier, substitut du sieur et maître Guillaume DAIGNAN, conseiller médecin du roi à Dunkerque et Pierre BADETZ, lieutenant du premier chirurgien du roi.
   Une demi heure plus tard arrive Jean-François GUITTON, échevin des ville et territoire de Dunkerque, commissaire, qui est là sur la requête du lieutenant bailli (le Grand Bailli étant absent) accompagné de Jean-François NAEYENS, commis greffier, juré du siège de l’amirauté.
   Un homme d’environ 26 ans, gît à terre dans une mare de sang, tête dans le caniveau, pieds sur la rue, il ne porte qu’une chemise.
   Comme à l’accoutumé, un morceau de cire est apposé sur le front du cadavre. L’individu « est étendu du côté gauche […]le sang coulant par la bouche, de l’oreille du côté gauche ainsi que des narines, les deux paupières fortement ecchymosées, ainsi que les tempes sur le même côté ayant outre cela une plaie contusée d’un pouce (2,5cm) oblique du haut en bas de la partie supérieure et latérale droite du coronal »
   L’examen approfondi des chirurgiens montrera que le crâne était plus que fracturé, l’os frontal, après l’enlèvement de la calotte crânienne assurera qu’il était fendu de part en part depuis la racine du nez jusque et y compris les os pariétaux des deux côtés, la mâchoire supérieure était également fracturée et le cerveau rempli d’un sang extravasé.
   Le jour qui suit, le dix, sur les assignations de Louis BERTIN, sergent de la chambre échevinale, sont convoqué à neuf heures en la chambre échevinale, les sieurs Cornille Jacques BART, capitaine de navire, Adrien DURAND, maître forgeron et serrurier, et François BAES, cabaretier de l’enseigne « la fontaine ». Leurs témoignages évoquent une personnalité fragile et instable, ayant plusieurs fois essayé d’attenté à sa vie.
   Pendant six semaines l’homme, recruté sur le port du Havre, a servi sur le navire « le Necker » commandé par le Capitaine BART en tant que novice.
   Le Capitaine, dans sa déposition, insiste sur le fait que « ce garçon avoit l’esprit aliéné aiant cherché a se détruire et fit plusieurs folies », ce pourquoi, il a décidé de le congédier.
   Ayant encore sans doute encore un peu de courage, l’homme se remet à la recherche d’un travail, qu’il trouve auprès d’Adrien DURAND, forgeron et maître serrurier à Dunkerque.
   Pendant quatre mois, l’homme se fera appeler André FIANT, se dit être né à Caen. Lui aussi déclare que chez lui « il a donné différentes fois des marques de folie et d’extravagance », quant à François BAES, tenancier du cabaret « la fontaine », affirme qu’il a bien hébergé l’homme chez lui, dans une chambre au grenier depuis le dimanche soir et ce, jusqu’à son décès le mercredi 8, dans la nuit.
   Lui aussi avait ouï-dire que cet individu « avait fait des folie à bord du navire commandé par le Capitaine BART ». Les enquêteurs, certains d’un suicide, trouveront en effet, dans la chambre, la fenêtre grande ouverte.
   L’homme sera dans la même journée enterré au cimetière de Dunkerque en la basse-ville avec les sacrements ordinaires de l’Eglise avec pour toutes présence probablement qu’une petite poignée de bons gens.
 
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