DUNKERQUE: PATRIMOINE & URBANISME - Cyrille Misérolle-Velpry
  Grossesse, naissance et deces
 
La grossesse puis la naissance, puis la jeunesse, sont censés être des moments de joie intense... mais au 18ème siècle... la grande faucheuse n'épargnait personne, encore moins les personnes fragiles telles les femmes enceintes, les bébés, les jeunes enfants ou les vieillards, le moindre coup de froid, le moindre microbe avait raison d'eux...
Ci-dessous découvrez, à travers 3 petites histoires, tirée des écouages des Archives Municipales de Dunkerque, ces douloureuses facettes de la vie au 18ème Siècle.


Catherine BRUGGHE - Le 17 septembre 1786

En ce dimanche soir, vers les coups de dix heures et demi, Pierre DEHORTE, un cabaretier officie en son établissement nommé Le Pélican situé au bout du jeu de mail, quand quelques hommes dépose chez lui une femme mourante baignant dans son sang.

La femme s'appelle Catherine BRUGGHE, elle est ouvrière et vit chez un tonnelier de Dunkerque, Jean BRUN. Catherine est enceinte. A peine a t-elle franchie le seuil de la porte, qu'elle pousse sont dernier soupir.

Le lendemain, au matin, les chirurgiens de Dunkerque, les Sieurs THIBAULT et CARPENTIER viennent procéder à la visite du corps. En déshabillant le corps de la pauvre femme vêtue d'une chemise et de jupes et jupons, ils s'apercevront que le sang qui s'échappait et teintait les vêtements, venait du bas ventre. En tâtant le ventre il reocnnaitront que la matrice contenait un enfant, et après opération césarienne ne receuilleront qu'un foetus mort de sexe féminin d'environ six mois.

D'après quoi ils ont jugés que Catherine BRUGGHE était décédée d'une perte abandante de sang, autant dire une hémorragie et que son fruit subit le même sort par la mort de la mère.


Un nouveau-né dans un fossé - Le 1er janvier 1788

En cette date pourtant festive, l'humeur à la rigolade n'y est pas pour Pierre SALOMEZ, échevin de la ville et commisaire, François Joseph MERLAN, greffier du siège, Maître GRANGER, avocat du lieutenant bailli, et les médecins chirurgiens THIBAULT et HECQUET, qui sont obligés d'anbandonner famille et amis pour se livrer à leur devoir.

Dans un fossé hors de la barrière de la ville, à une demie lieue (environ 2Km) du côté de Téteghem vers la campagne (il faut comprendre "maison de campagne") du Sieur GREGORIE, parvenu dans la pâture derrière le jardin, ils découvrent le corps sans vie et nu d'une enfant nouveau-née, ayant encore le cordon ombilical sans ligature.

Comble de l'horreur, en sortant l'enfant, ils s'aperçoivent qu'il est en état de putréfaction et se corrompt entre les doigts des courageux qui touchent le petit cadavre.

C'est un marcheur qui découvrira le corps dans le fossé en voulant passer par la pâture..

Les témoignages diront encore qu'il ne savent rien de cette enfant, ne savant pas qui l'a jeté là, et encore moins connaissance de la personne qui l'a mise au monde.

Les chirurgiens en charges du dossier diront que l'enfant a été mis au fossé immédiatement après la naissance, ils ne précisent pas s'il était en vie ou déjà mort.

L'enfant sera porté en terre le lendemain entouré d'une poignée de personne voulant rendre un dernier hommage à ce petit être qui n'a pas eu la chance de vivre.


La jeune Marie-Catherine DERUDDER - Le 10 avril 1788

L'église de Grande-Synthe sonne midi quand Antoine LOINTHIER, échevin et commissaire, François Joseph MERLAN, Jean MacNAMARA, médecin du Roi et Louis Antoine HECQUET, Lieutenant du Premier Chirurgien du Roi se rendent au bout du village de Grande-Synthe dans une ferme occupée par Jacques DERUDDER et sa famille, où étant arrivés ont trouvé le cadavre de Marie-Catherine, deux ans à peine, étendue et pâle dans un berceau proche de l'âtre.

La veille vers les six heures du soir, Jacques, le père, s'inquiète de l'absence de petite fille de deux ans. Marie-Catherine a disparue!
Il faut imaginer la panique dans la maisonnée!
C'est après quelques minutes de recherches qu'il découvre avec horreur le corps sans vie de son enfant dans un fossé profond d'environ 1 mètre, derrière la maison.

De suite, il saute dans le fossé la récupérer, la ramène chez lui, la deshabille, la met devant le feu ardent, au chaud, croyant la faire revenir à la vie, mais tous les efforts que ce père prodigues, ne serviront à rien, Marie-Catherine est morte.

Les chirurgiens chargés de l'examiner ne verront sur son petit corps aucunes traces de violences ou de coups, et constateront le décès par noyade accidentelle.


Son acte de décès, ci-dessous
 
 
 
" Le onze d'avril mil sept cent quatre vingt huit
a été enterré au cimetière de cette paroisse décédé le neuf
le corps de Marie Catherine DERUDDER (DERREUDRE) agée de deux ans
native de cette paroisse fille de Jacques et de Maire Louise
Suitens ont assisté a son enterrement Jacques DERRUDER
le père Jacques Louis MASSUE coutre (instituteur) de cette paroisse qui
ont signé avec moi jour mois et an que dessus"
-signatures-
Sources/ AM Dunkerque - Ecouages


 
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