LE PROJET BOLLAERT-ZIEGLER
Les débuts
Nous sommes en 1994, la municipalité souhaite vivement re-dynamiser le centre-ville de Dunkerque, c’est donc dans les petits cartons bien gardés de toute médiatisation, que se cache l’un des plus ambitieux projet qui verrat le jour à Dunkerque en cette dernière ligne droite avant la fin du 20ème siècle. C’est dans une ambiance très tendue que le projet fait son apparition dans les discutions des dunkerquois.
Dans le courant de l’année 1994, la mairie se retrouvera face a une pétition et un mécontentement général de la part des commerçants dunkerquois, qui ne voient en ce projet que la perte de leur propre entreprise, et donc s’y opposent très fermement.
Sur le papier en 1994, c’est pourtant alléchant : piétonisation de la Rue de la Marine, et du parc (se qui a était très rapidement fait), le tout, devant mener le badaud au centre commercial Bollaert (sur la place du même nom), puis au futur espace Ziegler, grand complexe cinématographique (situé sur l’ancien terre-plein où se trouvait jadis les grands hangars de la société des frères Ziegler).
En fin d’année 1995, c’est un coup dur pour la mairie ; l’un des principaux financeurs, Fidéi, une filiale d’Axa, la société d’assurance, se retire du projet, on croit donc à la fin du projet Bollaert-Ziegler et les rumeurs et les mœurs s’apaisent.
Le projet reste donc à l’état de projet. Mais les rumeurs reprendrons de plus belles au cours de l’été 1996 par l’entrée en jeu d’un mystérieux investisseur. Nous sommes le 8 septembre 1996, et la Voix du Nord titre : « « On nous cache tout, on nous dit rien ». Pourtant, tout le monde en parle.
Le projet commercial Bollaert-Ziegler n’en finit pas d’aboutir. Effet d’annonce garanti en septembre ».
Si dans la moindre boutique de Dunkerque, on avance les noms des enseignes qui pourraient s’installer, du côté officiel, c’est le silence complet ! le tout suivi d’un « il y aura des nouvelles en septembre » de la part du maire. Alors que différents noms d’investisseurs circulent dans les rues de Dunkerque, c’est toujours le silence total, « Mais, alors qu’il reste quelques détails à négocier, il ne faut pas risquer de faire capoter les tractations par une annonce prématurée » nous affirme t-on du côté de la mairie.
C’est donc un secret jalousement gardé qui est sur les rangs et qui garanti la fin du suspense avant la fin octobre 1996.
«Les choses sont effectivement en bonne voie » explique t-on à la chambre de commerce et d’industrie où l’on confirme l’arrivée d’un nouveau partenaire.
Ziegler : Le permis de construire
Dans toutes ces complications et rebonds de dernières minutes, une chose est sûre : un permis de construire pour l’espace Ziegler a bel et bien était déposé et était en cours d’instruction à la direction départementale de l’Equipement depuis la mi-août 1996.
D’après sources sûres, il concernait bien un complexe commercial lié au cinéma.
Le délai d’instruction sera d’environ trois mois, avec une étude supplémentaire demandée à l’architecte quant à l’insertion de l’édifice dans l ‘environnement.
Cet édifice d’une surface au sol de 10 000m2, sur deux niveaux, qui compte vingt salles de cinémas (et non pas seize ou dix comme il avait été dit à l’époque), le reste étant réservé à des cellules commerciales et à des restaurants.
Parmi ces enseignes, l’implantation d’un Mc-Donald, « c’est effectivement exact que je serais intéressé par une implantation à l’espace Ziegler…s’il se fait.
Pour l’instant, rien n’est conclu, puisque je ne suis au courant de rien quant à l’avancement du projet » précisait Jean-Pierre Ducroux (patron des Mc-Donald de Grande-Synthe et Dunkerque) dans une petite interview de la Voix du Nord du 8 et 9 Septembre 1996.
En revanche, pour Bollaert, rien n’est vraiment certain, on y parle bien d’une surface alimentaire, mais les noms de Décathlon et de la FNAC circulent aussi avec insistance.
Et lorsqu’à l’époque l’on téléphoné aux services généraux de Décathlon, à Lille, tout comme à la FNAC, c’est à un démenti que l’on se cogné avant même d’avoir un responsable.
Bollaert : Le permis de construire
C’est le 8 novembre 1996 qu’à était fait la demande de permis de construire du site Bollaert.
Ce bâtiment d’une surface de 2500m2, en plus d’une galerie marchande, coté parc de la Marine, le tout surmonté de parkings (2 niveaux), pour 288 places prévues.
Dans un second temps, avant même de penser à construire l’édifice, il a fallut détruire le Forum (situé place Roger Salengro) afin de compenser le manque de places de parkings engendré par l’installation des travaux de construction place Bollaert.
L’ensemble Bollaert-Ziegler représente un investissement privé de l’ordre de 300 millions de francs soit près de 45.573.475 euros, dont la moitié environ pour l’espace Bollaert.
Le mystérieux investisseur
Michel Delebarre (à gauche), maire de Dunkerque, nous parlait du bonheur de pouvoir compter, pour le complexe Marine-Bollaert sur un investisseur privé, capable de placer 300 millions de francs sur la table.
Le 4 septembre 1997, le bonheur avait un visage. Gijs Verweij (au centre), président directeur général hollandais de Wereldhave. Accompagné de Michel Janet (à droite), directeur général de Wereldhave France qui, à l’origine, avait décelé les potentialité dunkerquoise pour la mise en place d’un tel investissement : « je suis venu la première fois, au centre-ville de Dunkerque. Pour y voir l’ambiance, y trouver une dynamique.
Je n’ai pas été déçu… » déclare ce dernier. Gijs Verweij a également parlé d’ambiance lorsqu’on lui avait demandé pourquoi il investissait à Dunkerque : « Dunkerque est une ville extrêmement jeune, qui présente des potentialités avec la proximité du transmanche et des liaisons routières.
En plus, nous avons profité, ici, de très bons contacts avec les politiques… »
Un début de travaux prometteur
Pendant une semaine, une drague a fait la navette entre le chenal et le Freycinet 2.
Là un tuyau refoulait du sable et de l’eau jusque dans le bassin de l’arrière-port.
Le sable, plus lourd, se déposait, tandis que l’eau rejoignait le bassin. Chaque jour, la drague faisait ainsi six navettes, charriant par voyage 2200m3 de sable.
En une semaine, ce sont 100 000m3 de sable qui auront ainsi été transportés.
Cette première phase du chantier Bollaert-Marine, dont le Port autonome est le maître d’œuvre, aura coûté six millions de francs soit environ 914 700 euros.
Début octobre 1997, des cailloux de trente à cinquante centimètres sont venus stabiliser les talus et les abords du bassin.
Puis, enfin une couche de dix centimètres de matériaux concassés aura été déposé sur le sable pour que celui-ci ne s’envole pas.
En ce qui concerne la construction du bâtiment, à l’époque il a fallut attendre le bon vouloir du promoteur, Cofrinvest.
Virgin, les présentations
Il a fallut attendre le mois de novembre 1997, pour avoir confirmation de l’implantation de Virgin Megastore sur le site Ziegler.
En effet, Jean-Noël Reinhardt, directeur général de Virgin France était en visite à Dunkerque le 9 octobre 1997, afin de rencontrer quelques-uns de ses futurs partenaires locaux en matière de culture et de loisirs.
L’ouverture de cette première à dunkerque est prévue pour le début de l’année 1999. Virgin est une enseigne de produits culturels et de loisirs.
Pourquoi avoir choisi Dunkerque ? « parce que nous avons rencontré ici des gens qui ont su nous en donner l’envie » , explique Jean-Noël Reinhardt.
Et pourtant à l’époque avec 6 implantations en France, l’ouverture d’un 7ème Virgin n’était pas prévue au départ ; « mais quelques bonnes raisons ont plaidé pour », détaille encore le président du groupe en France. Un bassin de population de plus de 200 000 habitants, une offre globale existante presque marginale (surtout en matière de disques), mais avant tout un projet cohérent en plein centre-ville.
Et d’annoncer son intention de fonctionner 7 jours sur 7 et le soir jusqu’à 22 heures environ.
Britannique d’origine, l’entreprise n’est implantée en France que depuis 1988. si son activité est surtout disquaire en Grande-Bretagne où la musique est très puissante, l’enseigne s’étend chez nous plus largement au livre, à la vidéo et au multimédia.
Globalement la musique représente 60% du chiffre d’affaires de Virgin contre 20% pour le livre. Avec une clientèle assez fidèle puisqu’elle lui rend 25 visites par an, en moyenne.
Le megastore dunkerquois occupera 1400 m2, proposera 80000 références environ et emploiera 28 personnes en première analyse, dont 20 constitueront des embauches locales.
Ce faisant, « la consommation de produit culturels est l’aboutissement d’une découverte et d’une pratique dans lesquelles puissances publiques et privées sont complémentaires », indique Jean-Noël Reinhardt.
La première pierre
La première pierre du complexe Marine a était posée le 30 Juin 1998 à 15 heures par le maire de Dunkerque, Michel Delebarre. De prochainement en bientôt puis en peut être, cela faisait six ans que l’on parlé de ce fameux projet, qui en 1998, n’est pas encore tout à fait ficelé.
D’ultimes négociations était en cours pour l’espace Bollaert, mais ce projet que tout le monde attend, va enfin prendre forme et donc entrer dans une phase concrète.
Les derniers grains de sable qui enrayés le bon fonctionnement de la machine, qui gênaient le lancement des travaux (notamment un recours devant le tribunal administratif) se sont envolés.
Le 15 mai 1998, la « locomotive » AMC a donné un coup de sifflet annonçant qu’elle se mettait en marche.
Au côté de Bruno Frydman (deuxième en parant de la gauche), représentant pour la France de l’exploitant américain de cinémas multiplex, Michel Janet (deuxième en partant de la droite), directeur général France de l’investisseur néerlandais Wereldhave, Claude Durande (premier en partant de la droite), président de Bouygues Immobilier qui va construire le bâtiment, et Laurence Moraux (première a gauche), directrice générale adjointe de Virgin, ont annoncé qu’ils se tenaient dans les starting-blocks.
Pour arrivé à ce résultat, « on en a bavé » lança Jo Dairin, le président de la chambre de commerce et d’industrie de Dunkerque.
Sources: Photos et parties de textes: Voix du Nord